vendredi 11 septembre 2009

Journées du Patrimoine 2009







Restauration de deux statues





Les restaurateurs André Dumonnet et Christine Foulché travaillent actuellement sur deux sculptures du musée.

Pendant les Journées du Patrimoine, des visites guidées gratuites permettront de découvrir cette restauration, qui concerne deux statues en plâtre provenant du fonds constitué lors de la création du musée en 1910, le Bacchus de Jean-Antonin Carlès et la Carmen d'Henri Allouard.


Jean-Antonin Carlès (1851-1919) fut un sculpteur très apprécié de son vivant, récompensé par de nombreuses médailles et prix (Salon des Artistes Français, Exposition Universelle de 1889). Preuve de ce succès, son Bacchus, exposé au Salon des Artistes Français en 1904, a fait l'objet de plusieurs versions. Le plâtre original a été acheté par l'Etat et envoyé au musée de Nantes. Le marbre a été envoyé au musée de Bayonne, le bronze au musée de Dijon. Le Petit Palais à Paris possède une maquette au 1/3 en plâtre. La Manufacture de Sèvres a édité une réduction en biscuit et la fonderie Siot-Decauville, des tirages en bronze. Le musée d'Auch, sa ville natale, conserve aussi le plâtre et le bronze d'une variante de ce Bacchus, vêtu d'une draperie.

Notre version, offerte par l'artiste en 1910, est un tirage en plâtre. Elle n'était plus très présentable : le plâtre était encrassé et taché, la queue de la panthère (animal familier de Bacchus, dieu du vin et de l'ivresse) était brisée. Plus inquiétant, la structure même de la statue était fragilisée : l'armature métallique à l'intérieur de la jambe droite avait gonflé sous l'effet de la rouille, créant une fissure du plâtre qu'il fallait consolider. L'oeuvre avait aussi subi une "réparation" peu gracieuse : la petite coupe avait été recollée sommairement au plâtre sur la main droite, il fallait refaire un assemblage plus discret.



Henri Allouard (1844-1929) exposa ses sculptures au Salon des Artistes Français de 1865 à sa mort. Il reçut de nombreuses commandes de l'Etat (effigies de personnages publics, statues de Jeanne d'Arc pour le Panthéon et de Racine pour la Comédie-Française). Il réalisa aussi des oeuvres inspirées par le théâtre et l'opéra : Marguerite de Faust, Laïs, pour l'Opéra-Garnier.
Sa Carmen s'inscrit dans la vogue des "espagnolades" en France au XIXe siècle, illustrant l'oeuvre de Mérimée (popularisée par l'opéra de Bizet). Le plâtre a été exposé au Salon des Artistes Français en 1890, l'acquisition par l'Etat a été envisagée pour décorer le foyer de l'Opéra Comique, puis finalement refusée. Il semble qu'aucune version en bronze ou en marbre n'ait été réalisée : notre oeuvre, le plâtre original, est donc une pièce unique, donnée par l'artiste en 1910.

La statue a été abandonnée plusieurs années dans une pièce désaffectée de l'ancien évêché d'Uzès, et a subi bien des avanies : mutilée, vandalisée, très encrassée et souillée par les pigeons. Le bras droit, perdu, ne pourra pas être reconstitué mais un bon nettoyage va rendre à la pauvre Carmen un peu de sa prestance.

Ces restaurations sont financées par la ville d'Uzès avec l'aide du ministère de la Culture-DRAC Languedoc-Roussillon.


Journées du Patrimoine : samedi 19 et dimanche 20 septembre 2009

Entrée gratuite de 15h à 18h

Visites guidées gratuites à 15h30 et à 17h : Présentation de la restauration de deux statues

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