mercredi 23 septembre 2009

Exposition Ulysse Dumas


Pour l’amour de la science :
Ulysse Dumas (1872-1909), archéologue et photographe


Il y a cent ans disparaissait un personnage peu ordinaire : Ulysse Dumas, pionnier de la recherche archéologique en Uzège.
Simple agriculteur, né à Baron, entre Uzès et Alès, il était devenu un spécialiste de la Préhistoire dans notre région. Il sut faire partager son enthousiasme à de jeunes Uzétiens qui formèrent sous sa direction en 1903 le Groupe Spéléo-Archéologique d’Uzès. Hélas le décès précoce d’Ulysse Dumas à 36 ans, en 1909, puis la guerre de 1914-1918 sonnèrent le glas du petit groupe…

Organisée grâce aux prêts des descendants d’Ulysse Dumas et des musées de Nîmes, l’exposition retrace l’aventure de ces gens ordinaires, saisis par la passion de l’archéologie…

Elle présente aussi une facette moins connue de la personnalité d’Ulysse Dumas : son œuvre de photographe. Donnés par ses descendants, des dizaines de négatifs sur plaques de verre conservent les portraits des proches d’Ulysse Dumas : toute une tranche de vie en Uzège autour de 1900…
En contrepoint, la photographe uzétienne Catherine Tauveron nous livre un regard contemporain : interprétations à partir des négatifs d’Ulysse Dumas et dialogue avec ses propres images.

Catalogue : "Ulysse Dumas (1872-1909) et le Groupe Spéléo-Archéologique d'Uzès", 32 p. couleur, prix 6 euros.
Exposition du 5 octobre au 31 décembre 2009
Vernissage le 13 octobre 2009 à 18h30

vendredi 11 septembre 2009

Journées du Patrimoine 2009







Restauration de deux statues





Les restaurateurs André Dumonnet et Christine Foulché travaillent actuellement sur deux sculptures du musée.

Pendant les Journées du Patrimoine, des visites guidées gratuites permettront de découvrir cette restauration, qui concerne deux statues en plâtre provenant du fonds constitué lors de la création du musée en 1910, le Bacchus de Jean-Antonin Carlès et la Carmen d'Henri Allouard.


Jean-Antonin Carlès (1851-1919) fut un sculpteur très apprécié de son vivant, récompensé par de nombreuses médailles et prix (Salon des Artistes Français, Exposition Universelle de 1889). Preuve de ce succès, son Bacchus, exposé au Salon des Artistes Français en 1904, a fait l'objet de plusieurs versions. Le plâtre original a été acheté par l'Etat et envoyé au musée de Nantes. Le marbre a été envoyé au musée de Bayonne, le bronze au musée de Dijon. Le Petit Palais à Paris possède une maquette au 1/3 en plâtre. La Manufacture de Sèvres a édité une réduction en biscuit et la fonderie Siot-Decauville, des tirages en bronze. Le musée d'Auch, sa ville natale, conserve aussi le plâtre et le bronze d'une variante de ce Bacchus, vêtu d'une draperie.

Notre version, offerte par l'artiste en 1910, est un tirage en plâtre. Elle n'était plus très présentable : le plâtre était encrassé et taché, la queue de la panthère (animal familier de Bacchus, dieu du vin et de l'ivresse) était brisée. Plus inquiétant, la structure même de la statue était fragilisée : l'armature métallique à l'intérieur de la jambe droite avait gonflé sous l'effet de la rouille, créant une fissure du plâtre qu'il fallait consolider. L'oeuvre avait aussi subi une "réparation" peu gracieuse : la petite coupe avait été recollée sommairement au plâtre sur la main droite, il fallait refaire un assemblage plus discret.



Henri Allouard (1844-1929) exposa ses sculptures au Salon des Artistes Français de 1865 à sa mort. Il reçut de nombreuses commandes de l'Etat (effigies de personnages publics, statues de Jeanne d'Arc pour le Panthéon et de Racine pour la Comédie-Française). Il réalisa aussi des oeuvres inspirées par le théâtre et l'opéra : Marguerite de Faust, Laïs, pour l'Opéra-Garnier.
Sa Carmen s'inscrit dans la vogue des "espagnolades" en France au XIXe siècle, illustrant l'oeuvre de Mérimée (popularisée par l'opéra de Bizet). Le plâtre a été exposé au Salon des Artistes Français en 1890, l'acquisition par l'Etat a été envisagée pour décorer le foyer de l'Opéra Comique, puis finalement refusée. Il semble qu'aucune version en bronze ou en marbre n'ait été réalisée : notre oeuvre, le plâtre original, est donc une pièce unique, donnée par l'artiste en 1910.

La statue a été abandonnée plusieurs années dans une pièce désaffectée de l'ancien évêché d'Uzès, et a subi bien des avanies : mutilée, vandalisée, très encrassée et souillée par les pigeons. Le bras droit, perdu, ne pourra pas être reconstitué mais un bon nettoyage va rendre à la pauvre Carmen un peu de sa prestance.

Ces restaurations sont financées par la ville d'Uzès avec l'aide du ministère de la Culture-DRAC Languedoc-Roussillon.


Journées du Patrimoine : samedi 19 et dimanche 20 septembre 2009

Entrée gratuite de 15h à 18h

Visites guidées gratuites à 15h30 et à 17h : Présentation de la restauration de deux statues

Le master de Conservation Préventive au musée d'Uzès


Pendant trois jours, fin mars, le musée a accueilli les 14 étudiants de la promotion 2009 du Master en Conservation Préventive de l’université Paris I -Sorbonne, sous la houlette de leur professeur M. Denis Guillemard.


La conservation préventive est une notion assez récente dans le monde du patrimoine. Apparue depuis les années 1980, elle repose sur l’idée fort simple qu’il vaut mieux prévenir que guérir, et donc empêcher le patrimoine de se dégrader avant d’en arriver à des opérations de restauration délicates, coûteuses, et pas toujours suffisantes pour redonner tout leur lustre aux œuvres. Cela passe par le contrôle des facteurs de dégradation, liés aux interventions humaines (souvent plus par maladresse ou par négligence que par volonté de nuire), et aux conditions environnementales : température, humidité ambiante, lumière, etc.

La conservation préventive est une démarche de bon sens qui doit permettre d’éviter de grandes catastrophes mais aussi le danger plus insidieux d’une dégradation lente, à petit feu, du patrimoine que nous souhaitons transmettre, dans le meilleur état possible, aux générations futures.


L’université Paris-I a mis en place depuis plusieurs années une formation bac + 5 de grande qualité sur la conservation préventive. Les étudiants sont généralement déjà des professionnels en exercice dans les musées et services patrimoniaux, en France et à l’étranger. Cette année la promotion comportait des étudiants venus d’Algérie, d’Italie, du Liban et du Portugal.


L’objectif du stage était de faire le point sur l’état de conservation des collections, et de réfléchir aux besoins du musée à court terme (aménagement de la réserve, projet d’installation de la collection Besson dans les salles du 1er étage) et à plus long terme, dans la perspective d’une rénovation de tout le bâtiment de l’ancien Evêché.


L’état des collections a été évalué comme assez satisfaisant : moins de 5% des objets présentent des dégradations les mettant en péril immédiat. Ce bon chiffre tient aux efforts déployés jusqu’ici par les conservateurs successifs dans des conditions parfois précaires. Il ne doit toutefois pas faire oublier les menaces à long terme liées aux problèmes pointés par les étudiants.
En premier lieu les espaces du musée sont insuffisants (l’entassement multiplie les risques de dégradations et rend plus difficile l’accès aux œuvres) ; les locaux sont vétustes, mal aménagés et peu fonctionnels (pas d’ascenseur, réserve en état d’insalubrité). Le risque d’incendie est préoccupant. Enfin les conditions climatiques sont peu favorables : lumière trop intense, air très sec et sujet à de grands écarts de température et d’humidité relative (ce qui est néfaste pour les œuvres), par manque d’isolation.


Les rapports des stagiaires proposent des pistes de travail intéressantes, dont la municipalité pourra utilement s’inspirer afin de résoudre ces points faibles.